Le terme « Tea Party » fait référence à une date importante de l'histoire des États-Unis. Lorsque Londres décide d'imposer des taxes sur les marchandises de la colonie américaine, les habitants de Boston protestent. Le 16 décembre 1773, des dizaines d'émeutiers montent à bord de trois navires britanniques ancrés dans le port et jettent à l'eau toute la cargaison de thé. C'est le début de la Révolution américaine.
Lorsqu'un mouvement a démarré aux États-Unis en 2008 contre le matracage fiscal, c'est tout naturellement qu'il prend le nom de « Tea Party » en référence à la révolte anti-impôts des habitants de Boston au XVIIIº siècle. Il s'agit alors de lutter contre le plan de relance de 800 milliards de dollars décidé par Barack Obama (notamment pour sauver les banques du naufrage, en pleine crise financière).
Plus généralement, le « Tea Party » contemporain lutte pour préserver les citoyens américains des intrusions du gouvernement de Washington dans leur vie de tous les jours. Alors, quel rapport avec la France ?
En France les mouvements populaires ont été pratiquement toujours phagocytés par le PS et le PC. Seuls quelques rares exemples illustrent l'inverse, notamment le mouvement de Pierre Poujade rassemblant les petits commerçants et artisans entre 1953 et 1958, ou le mouvement du CIDUNATI (Confédération Intersyndicale de Défense et d'Union Nationale des Travailleurs Indépendants) de Gérard Nicoud entre 1969 et 1984. Ces mouvements issus du coeur de la nation française sont généralement délitimés sous le nom de "populisme".
Le vent de révolte amorcé en France en 2013 combattait principalement au début le mariage gay plus que le matracage fiscal. Or au cours du second semestre 2013 avec le mouvement des Bonnets rouges en Bretagne, on a vu les thématiques s'élargirent et la question fiscale être abordée. Ce qui fait ressortir l'hypothèse d'un « Tea Party » à la française.
Le PS s'émeut de la radicalisation des manifestants contre le mariage homosexuel. Certains tels Nicolas Baygert, chercheur en communication et chroniqueur sur Le Plus (Nouvel Observateur) estiment qu'avec le retrait de Frigide Barjot le mouvement qui se restructure autour de Béatrice Bourges sous le nom de « Printemps français » est en train de donner naissance à un « Tea Party » à la française:
Bourges défend à son tour des méthodes "moins Bisounours", plus radicales et revendique une ambiance plus catho-tradi. Depuis, la mobilisation continue de prendre de l’ampleur. Assiste-t-on dès lors à l’émergence d’un Tea Party à la française ?
Mouvement populaire issu de la base ("grassroots"), dépourvu de véritable hiérarchie ("bottom up"), le Tea Party regroupe quantité de groupuscules "franchisés" sous une même bannière. Ni parti classique, ni simple groupe d’intérêts, le Tea Party a opté pour une stratégie d'entrisme au sein du Parti républicain, tentant de peser sur l’agenda partisan et sur le processus de sélection des candidats. Faut-il s’attendre à une éventuelle mainmise similaire du Printemps français sur les positions idéologiques de l’UMP ?
La suite est à lire sur Le Plus (Nouvel Observateur), publié le 17-04-2013.
L'émergence sept mois plus tard (en novembre) du « Jour de Colère » dont l'objectif est de coaguler les divers groupes en les franchisant "sous une même bannière" semble donner raison à l'analyse de Nicolas Baygert.
Dans son acception, on ne retiendra pas du « Tea Party » à la française la dimention fiscale, quoiqu'elle existe avec les Bonnets rouges. Mais plutôt la coagulation de colères multiformes en défense de la France et de son peuple. Quand à la volonté de peser politiquement, s'exercera-t-elle sur l'UMP ou via le Front national? L'avenir le dira.
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