Tout en s'abstenant de s'immiscer dans les questions politiques nationales, Benoît XVI encourage les catholiques à ne pas dédaigner les affaires temporelles. Comme point d'ancrage, le pape a proposé en 2006 ce qu'on appelle désormais les principes non négociables de l'Église catholique. A l'époque le pape a choisit de s'exprimer devant le Parti populaire européen, groupe parlementaire européen de centre-droit qui soutient l'héritage chrétien de l'Europe. Ce groupe parlementaire rassemble les députés européens de sensibilité politique chrétienne-démocrate.
Lors de ses Journées d'études sur l'Europe qui se sont tenues en mars 2006 à Rome, le PPE a été reçu par le pape Benoît XVI, qui a pu exposer les fameux points non négociables. Le site web officiel du Vatican met en ligne l'intégralité de son discours sur cette page. Même si les points non négociables ne remplacent pas la Doctrine sociale de l'Église, ils ont l'avantage de cerner l'essentiel en quelques mots. Comme le rappelle le pape, ces principes ne sont pas des vérités de foi mais sont inscrits dans la nature humaine. Ils n'appartiennent pas qu'aux catholiques mais sont communs à toute l'humanité. Voici les trois points non négociables :
En ce qui concerne l'Eglise catholique, l'objet principal de ses interventions dans le débat public porte sur la protection et la promotion de la dignité de la personne et elle accorde donc volontairement une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables. Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd'hui de manière claire:
- la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle;
- la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille - comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage - et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d'union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable;
- la protection du droit des parents d'éduquer leurs enfants.
Au travers de ces points non négociables, se profile une conception chrétienne de la vie en société. Face à la culture de mort, les catholiques sont invités à proposer leur foi comme seule et vraie réponse. Le danger n'est plus tellement l'adhésion des catholiques à certains systèmes sociaux que l'Église a répudié, tel que le communisme (« Le communisme est intrinsèquement pervers, et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne » cf Pie XI in Divine redemptoris) ou le fascisme. C'est plutôt le prêt-à-penser libéral-moderniste qui est à craindre.
Le premier point sur la protection de la vie à toutes ses étapes, implique de lutter contre l'avortement et contre l'euthanasie. Ce n'est pas un hasard si le respect de la vie constitue le premier point non négociable cité par le pape. La culture de mort à l'oeuvre dans la société s'en prend particulièrement à ce principe. Les opposants à l'avortement aux Etats-Unis s'appellent forts légitimement militants « pro life » (ce qui signifie « en faveur de la vie »). En France, les catholiques sont chaque année nombreux à la Marche pour le respect de la Vie (la septième édition de la Marche a eu lieu le 23 janvier 2011).
Le second point non négociable pour les catholiques est la défense de la structure naturelle de la famille. Les lobbies communautaristes homosexualistes et la culture de mort qu'ils véhiculent sont très actifs pour faire accepter de gré ou de force aux opinions publiques le scandale du prétendu « mariage » homosexuel. On le voit à travers différents législations nationales qui donnent des gages à ces lobbies. Le pire est à venir, avec les revendications de possible adoption d'enfants par des duos rebaptisés « couples » homosexualistes. Mais il y a aussi l'affaiblissement du mariage, face au développement des unions précaires telles que le PACS.
Le troisième point non négociable pour l'Église est la liberté d'éducation. De plus en plus, les parents catholiques doivent se mobiliser contre « l'éducation » sexuelle obligatoire que l'on veut imposer à leurs enfants. Cependant pour éviter aux jeunes la contamination par les MST, les grossesses non désirées et les avortements, les parents ont un rôle fondamental pour former l’affectivité des jeunes et de les éduquer pour qu’ils deviennent responsables dans le domaine de l’amour humain. La liberté d'éducation signifie aussi le droit pour les parents de donner une éducation et une instruction catholiques à leurs enfants.
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Page mise en ligne le 6 mars 2011
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