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Les conférences épiscopales

L'exhortation apostolique « Evangelii gaudium » (décembre 2013) de Sa Sainteté le pape François a remis au goût du jour la question des rapports entre les conférences épiscopales et le Saint-Siège. C'est la question que j'aborde dans cet article.

Rappelons tout d'abord qu'une conférence épiscopale (appelée également conférence des évêques) est la réunion des évêques d'une nation ou d'un territoire donné. En France il s'agit de la Conférence des évêques de France ou CEF. Au niveau européen, il existe un conseil des conférences épiscopales d'Europe.

Le rôle des conférences épiscopales au sein de l'Église catholique est très particulier. Les conférences épiscopales ne sont pas d'institution divine, ce sont de simples organismes ecclésiaux avec toutes leurs limites humaines. Un seule exemple pour bien comprendre, leur autorité est inférieure à celle d'un unique évêque.

Le concile Vatican II a cependant ouvert une brèche dans l'organisation de l'Église, en accordant plus de pouvoirs aux conférences épiscopales et en encourageant leur développement à toutes les nations. Il s'agit d'une décentralisation de l'autorité dans l'Église catholique. Le prétexte étant de permettre aux églises locales d'avoir une une pastorale qui tienne mieux compte des conditions propres à chaque pays.

Ce mouvement initié par le concile ne s'arrête pas à la mise en place de la collégialité, mais a aussi un contenu canonique. Nouvellement dotées de pouvoirs juridiques, les églises locales bénéficient depuis Vatican II d'un certain degré d'autonomie sur les questions pastorales (activités apostoliques, liturgie, catéchèse, formation des futurs prêtres, œcuménisme).

Par exemple en Amérique Latine, c'est le CELAM (Conseil épiscopal latino-américain) réuni à Medellin en Colombie en août 1968 qui a initié le mouvement dit de la théologie de la libération avec les conséquences désastreuses que l'on sait (voir l'analyse de Sa Sainteté le pape émérite Benoît XVI dans son livre « Le Sel de la terre »).

Les errements pastoraux des églises latino-américaines entre la conférence de Medellin en 1968 et celle de Puebla en 1979 montrent bien le danger de cette autonomie des conférences épiscopales. Il a fallu l'arrivée d'Alfonso López Trujillo à la présidence du CELAM en 1979 pour commencer à mettre un terme aux errements de la théologie de la libération.

Cette expérience montre bien le danger à accorder trop d'autonomie à certaines conférences épiscopales. Le cardinal Joseph Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II avait toujours combattu ce surcroît d'autonomie aux épiscopats, pourtant prévu par le concile Vatican II. Certains épiscopats peuvent vouloir se constituer en alter-ego du Saint-Siège et affaiblir l'autorité de Rome. Répétons qu'il ne s'agit pas d'une simple question de collégialité, mais de donner une véritable autorité doctrinale aux conférences épiscopales.

Pour ma part je regrette que l'exhortation apostolique « Evangelii gaudium » du pape François aille dans le sens de cette autonomie, dont on connaît pourtant déjà les travers. On en a un exemple en France, lorsque l'on voit la tiédeur avec laquelle les évêques de la CEF ont soutenu les manifestations de 2013 contre le mariage gay, alors même que Sa Sainteté Benoît XVI s'était montré très combatif contre le mariage gay lors de ses vœux à la Curie le 21 décembre 2012.

On se souvient de comment Benoît XVI fustigea ouvertement les évêques dans certains de ses prêches (Freiburg 2011), jouant pleinement son rôle de chef de l'Église. Il est à craindre que le pape François, malgré toutes ses qualités par ailleurs, ne vienne pas sur ce terrain doctrinal et laisse libre cours à tous les errements des conférences épiscopales.

Dans la déclaration du 11 décembre 2013, la Conférence des évêques de France (CEF) s'exprimant sur les élections municipales à venir en 2014 trouve le moyen d'écrire « Nous condamnons les discours populistes répandant la suspicion contre toute représentation politique. » On dirait que la CEF soutient les catholiques comme la corde soutient le pendu.

Quelle désillusion pour les catholiques engagés dans les mouvements de la dissidence contre la dénaturation du mariage au cours de l'année 2013. La CEF n'est pas à la hauteur, cela donne vraiment envie de devenir ultramontain.

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